Bonjour,
Régulièrement, je reçois un patient qui ne peut dire "je m'aime". Alors, on se contente de "je m'accepte", ce qui parfois, est aussi quasiment impossible et représente, en soi, une très forte expérience émotionnelle pour la personne. En tout cas, c'est à mes yeux, une étape incontournable pour la suite.
Quand un patient est vraiment réticent à l'idée même de s'accepter tel qu'il est, il a en général besoin d'une explication, d'une approche qui le satisfera intellectuellement, il a en quelque sorte besoin d'être "apprivoisé".
J'avais abordé ce point en répondant à un membre du forum il y a quelques mois. Voici, en gros ce que j'en disais :
"Accepter, ce n'est ni se résigner, ni approuver. Il s'agit juste d'accepter la réalité, un peu comme accepter que la mer est bleue ou bien que le ciel parisien est couvert de nuages. Ca peut paraître paradoxal, mais si on n'accepte pas profondément la réalité, c'est presque impossible de la changer. Voilà pourquoi c'est important de dire cette phrase non pas de façon mécanique, mais lentement et en s'écoutant. Et si vraiment je ne peux pas m'accepter avec ça, alors peut-être qu'il faut commencer par là et faire quelques rondes, juste avec :
"Même si je ne peux pas m'accepter, je m'ouvre à la possibilité de m'accepter complètement et profondément" Et on répète tout au long de la ronde : "Je ne peux pas m'accepter, je déteste ce qui se passe..." en tapotant. "
D'une manière générale, il me paraît essentiel de gagner l'adhésion de la personne à cette démarche d'acceptation, avant d'aller plus loin.
Marie-Christine
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